NICOLAS DE STAËL (1914-1955)

NICOLAS DE STAËL (1914-1955)
Composition, 1946
Huile sur toile
Signé en bas à droite. 22 x 27 cm

L’œuvre que nous présentons appartient à la première période de Nicolas de Staël qui le voit révolutionner la peinture abstraite, à la sortie de la seconde guerre mondiale.
En effet, très rapidement, il fait exploser la grille post-cubiste encore prédominante chez la plupart des abstraits contemporains pour se confronter à la surface de la toile dans une gamme de coloris où le noir règne par- dessus tout. De cette époque, datent les magnifiques feuilles de papier couvertes presqu’entièrement d’encre noire. Par sa gestualité, il annonce la proche abstraction lyrique. Les espaces sensibles s’enchevêtrent dans un chaos fertile.

Au moment-même où Soulages peint ses premiers brous de noix, de Staël nous offre ce quasi-monochrome noir aux profondes tonalités, dont lesarêtes des épaisseurs accrochent la lumière en écho aux réserves blanches de ses encres contemporaines.

La matière est suave et le pinceau dans une apparente inconscience ne semble pas avoir hésité pour « dessiner » la composition. Les verts et les rouges sourdent en silence du plus profond de cet espace indicible.

Notre tableau est à rapprocher de Composition datée de 1946, qui fut exposée au Musée des Beaux-Arts de Lyon lors de l’exposition « Repartir à zéro » (24 oct. 2008 - 2 fév. 2009), et qui appartient aux collections du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

Ce n’est qu’en 1948 que de Staël éclaircira sa palette.

Avec une production artistique très courte (en réalité 11 ans à peine) mais dense, Nicolas de Staël fait partie malgré tout du cercle fermé de ces grands artistes qui ont laissé derrière eux une quantité immense de suiveurs.